Nos enfants sont-ils surprotégés et victimes de nos angoisses ?

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Surprotection des enfants – Nos enfants sont-ils surprotégés et victimes de nos angoisses ? À cette question, la journaliste Hannah Rosin répond par l’affirmative à l’issue d’une grande démonstration publiée dans la version numérique de la très célèbre revue The Atlantic.

 

Surprotection des enfants : Nos enfants sont-ils surprotégés ?

Surprotection des enfants : sont-ils vraiment sur protégés ?

Dans cet article, elle rappelle notamment qu’en une seule génération, la manière de gérer les enfants a terriblement changé. Dehors, les enfants jouent à présent dans des parcs qui leur sont dédiés, parfaitement sécurisés et propres, sous l’œil ultra-vigilant des parents ou de toute personne en ayant la garde.

On ne les laisse plus jouer avec ce qu’ils pourraient ramasser au sol au gré de leurs explorations, ils ne s’ébattent que sous constante surveillance, n’ont guère le droit de s’éloigner de plus de quelques mètres du giron parental. De la protection à la surprotection, la frontière est ténue.

La peur de l’accident, du microbe, de l’enlèvement, bref, plus généralement du danger, a poussé les parents (bien aidés par les alarmantes campagnes de prévention et les normes de sécurité de plus en plus drastiques) à ne plus oser laisser leurs enfants explorer, se tromper, tomber, se faire mal et peur pour mieux se relever.

La journaliste nous fait part d’une étude norvégienne démontrant que cette prudence poussée à l’extrême (et encore plus aux États-Unis où les procès s’enclenchent au moindre genou croûté) la surprotection des enfants a pour plus grande conséquence de créer une génération de phobiques.

Prendre de la vitesse à vélo ou explorer un lieu tout seul…

L’auteur de l’étude, Ellen Sandseter estime qu’il convient de revenir à des «risques raisonnables» afin de permettre aux enfants de se développer sereinement : prendre de la hauteur en grimpant aux arbres «assez haut pour se faire peur», manipuler des objets potentiellement dangereux comme des ciseaux pour apprendre à les utiliser, s’approcher des éléments tels que le feu et l’eau pour en connaître les dangers, se bagarrer pour appréhender le conflit et la négociation, prendre de la vitesse en vélo ou encore explorer un lieu tout seul, sont autant d’activités que nous refusons aux enfants et qui pourtant, selon elle, ont chacune de nombreux apprentissages essentiels à leur apporter.

Hannah Rosin met en avant les “junk playgrounds” (que l’on trouve notamment en Allemagne et en Angleterre), terrains de jeux aux airs de décharges publiques, où, sous la surveillance d’un ou de plusieurs professionnels spécialement formés, les enfants jouent avec un enthousiasme que l’on ne retrouve pas dans les parcs aseptisés.

Ils explorent en se servant de vieux pneus, de meubles cassés et abandonnés, bricolant et construisant avec trois bouts de ficelle sale et quelques clous rouillés, barbotant dans la boue ou faisant du feu dans des bidons installés à dessein. Et si éduquer son enfant pour qu’il devienne un adulte épanoui passait aussi par le laisser se faire peur ?

 

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3 Commentaires

  1. Sara
    02/05/2014 à 08:59 Répondre

    Je confirme que les mamans aux États-Unis surprotègent leurs enfants. Parfois, elles me prennent pour une folle quand je laisse mes filles faire leurs expériences, tomber… et se relever seules !

  2. Cleophis
    02/05/2014 à 15:26 Répondre

    Qu’on surprotège un peu nos enfants, je veux bien l’admettre mais de là à les laisser jouer avec des clous rouillés! Je pense qu’il y a un minimum sanitaire.

  3. Audrey privatebebe
    02/05/2014 à 23:07 Répondre

    J’aurais tendance à penser comme toi, mais en même temps, ces ateliers de construction dont il est question pour cette partie précise de l’article que tu cites, sont encadrés par les éducateurs et, si j’en crois mes lectures sur le sujet, s’ils laissent les enfants se débrouiller, ils leur donnent les instructions nécessaires pour apprendre à bricoler.
    Je présume donc que le port des gants et les règles de sécurité que connaissent tous les bricolos sont enseignées aux enfants par ces professionnels. Si tu ajoutes à ça la vaccination contre le tétanos, il n’y a alors pas de réels risques à manipuler ces outils (en dehors des microbes et des bactéries, mais il y en a tout autant quand l’enfant tripote ou suçote le jouet déjà suçoté et tripoté par tous les autres petits de la crèche).

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