Grossesse multiple : madame, vous allez avoir des triplées

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Grossesse multiple – Retour quelques années en arrière durant ma grossesse, quand ma gynéco a fait la première échographie à laquelle assistait le papa. Quelle surprise quand elle nous a d’abord montré 2 petites tâches blanches sur l’écran et qu’elle nous a annoncé…

Grossesse multiple : Vous avez des triplées ! Blog de maman

Grossesse multiple : le témoignage d’une maman

“Vous avez des jumeaux!” heu… et c’est quoi la 3ème tâche blanche? “Attendez je regarde… Il y en a un 3ème ! Comment vous avez fait ça ?” Mais, non, mais non… vérifiez ! “Si, si, regardez son petit cœur qui bat, il est en pleine forme !”.

Je n’ai pas suivi tout ce qu’elle a dit ensuite (hôpital classe 3, néonat’ sur place, réanimation, bla bla bla…) car j’avais du mal à réaliser qu’il y allait avoir 3 bébés en même temps dans mon ventre, n’ayant jamais donné un biberon de ma vie, je me suis effondrée. Je ne m’y attendais pas du tout, car nous n’avions pas fait de traitement et je n’avais arrêté ma pilule que 3 mois auparavant. Le papa a plutôt bien pris la chose et ne réalisait pas vraiment l’ampleur de l’annonce. La gynéco a été aussi surprise que nous puisque, je cite, «elle n’avait encore jamais vu ça» (grossesse multiple spontanée en 25 ans de carrière).

Elle a pris toutes les précautions pour nous faire comprendre que c’était une grossesse à risques en ajoutant qu’elle allait me mettre entre de bonnes mains. Et elle nous a conseillé de n’en parler à personne avant l’échographie officielle du 3ème mois, c’est-à-dire 1 mois et demi après car, nous a-t-elle dit, il pouvait y en avoir un qui s’autolysait.

Dur de garder un si lourd secret face à toute la famille que nous voyions quelques heures après… En sortant de chez la gynéco, j’ai craqué, je n’étais pas prête, je ne voyais que les difficultés matérielles à venir. Le papa a été très rassurant et a réussi à répondre à bon nombre de mes questions. En rentrant, et pendant quelques jours, nous nous sommes branchés sur des forums internet pour avoir des avis sur les grossesses multiples, des conseils, des façons de faire… Quand nous avons eu confirmation des 3 petits fœtus, nous étions prêts à l’annoncer à la famille ! Et franchement, heureusement que nous avions digéré la nouvelle car leur réaction fut… stupéfiante… ou plutôt stupéfiée !

Nous avions réuni nos parents respectifs (les futurs super grands-parents !) pour fêter l’achat de notre nouvelle voiture (un monospace, bien sûr !). Nous avons installé une caméra cachée afin de filmer leur réaction et à chaque fois que je la regarde, je pleure (de rire!). Entre ma mère qui répète en boucle “c’est une blague, allez, dites-nous, c’est une blague!”, ma belle-mère (qui est la meilleure grand-mère dont une maman de triplées puisse rêver : disponible jour et nuit !) qui sort le plus spontanément du monde : “quelle horreur !”, mon père et mon beau-père qui restent pendant plusieurs minutes sans voix, les yeux rivés sur l’échographie et n’avalant plus une seule gorgée de notre délicieux champagne ! Mémorable !

C’est pour cela qu’il faut être prêts ou préparés sérieusement à avoir des triplées (oui, ce sont 3 filles) car sinon, chaque parole ou attitude peut être blessante.

J’ai été très bien suivie pendant ma grossesse (qui n’a duré que 7 mois). Le seul problème, et non des moindres, que j’ai dû affronter c’est l’hypertension. A cause de cela, j’ai été mise au repos dès le 5ème mois, allongée sur mon canapé, interdiction de faire le ménage (bonheur !), ou le repassage (joie extrême !). Pour le reste, c’était très frustrant de ne pouvoir aller et venir à ma guise (pour ceux qui me connaissent bien, ils diraient mission impossible !). J’avais la visite d’une infirmière à domicile qui prenait ma tension et mon taux d’albumine.

C’est grâce à ce suivi qu’elle m’a dirigée une première fois à l’hôpital où je suis restée une semaine au repos complet avant de rentrer à la maison. Puis, une deuxième fois où j’ai dû rester jusqu’à ce que les médecins décident de pratiquer une césarienne en urgence car cela devenait dangereux pour moi, qui avais de plus en plus de mal à respirer, car les bébés m’écrasaient les poumons et le cœur.

Je n’avais pas pris trop de poids (15 kilos en 7 mois) mais mon ventre était énooooorme. Pour vous donner une idée, je ne rentrais plus dans les vêtements de grossesse classiques et ne mettais plus que mon (affreuse) salopette en jeans !

Je ne sais pas ce qu’est un accouchement et ça a été longtemps le plus gros regret de cette grossesse. Depuis l’annonce et jusqu’au dernier moment, les médecins m’avaient prévenue que l’accouchement se ferait par césarienne. Du coup, j’ai angoissé par rapport à la douleur de la péridurale. Et au final, à cause de mon hypertension, ils ont pris la décision d’une anesthésie générale car il y avait trop de risques de complications.

Et complications il y a eu. Œdème pulmonaire, pré-éclampsie, hémorragie interne, massage cardiaque… Je n’ai bien évidemment pas souffert puisque j’étais inconsciente. Et je suis restée inconsciente 6 jours. 6 jours coupée du monde et de mes bébés. Un premier réveil au bout de 48h géré par l’équipe médicale après stabilisation de l’organisme pour voir si “tout allait bien”. Mais non, j’avais encore très mal au ventre.

Échographie impossible, scanner trop douloureux, seule solution : la table de billard, deuxième ! Soupçon d’occlusion intestinale. Re-anesthésie générale. Puis, réveil dans la salle de réanimation (là, je comprends mieux les paroles de ma gynéco au moment de l’annonce) et des photos de mes amours tout autour du lit, accrochées là par leur papa qui, lui, a vécu les 6 jours les plus durs de sa vie.

Je n’ai pu voir mes bébés qu’un quart d’heure, en néonat’, dans un fauteuil roulant car à bout de force. Donc personnellement, cet épisode a été le plus douloureux dans tous les sens du terme et j’en ai encore des séquelles aujourd’hui malgré le suivi de l’hôpital et des kinés et rhumato que je consulte toujours (13 ans après).

Nous avons passé environ un mois à l’hôpital après la naissance des filles, elles, pour qu’elles grossissent (1kg 550, 1kg 710 et 1kg 250), moi, pour reprendre des forces. Nous avons été chouchoutées. Elles, à la néonat d’abord puis avec moi, dans ma chambre, à l’étage de l’unité kangourou (une des premières et des meilleures en France). Là, pendant les semaines qui ont suivi, nous avons appris à faire connaissance toutes les 4, à prendre nos marques maman et bébé, bébé, bébé.

Pas d’allaitement, bien évidemment, mais pas de regret non plus. Le plus important était qu’elles soient en bonne santé et elles l’ont toujours été depuis.

Le retour à la maison s’est très bien passé grâce à toute la solidarité dont nous avons bénéficié. Nous avons été très entourés (trop parfois) et nous avons réussi à créer un environnement calme (à part pour les voisins qui nous disaient “nous avons pensé à vous la nuit dernière, mes pauvres !”).

J’ai essayé de démarcher le maire pour obtenir une aide de la mairie pour une aide la nuit car en quelques semaines, j’avais perdu 18 kilos ! Mais il n’a rien pu faire… Les paroles les plus désagréables que j’ai entendues ont été “vaut mieux chez vous que chez moi”. Les gens qui arrêtent votre poussette en pleine rue, mettent leur tête au-dessus des bébés, les touchent comme si vous n’existiez pas et vous sortent des trucs genre:

“C’est des vrais ?” Non, non, la première, oui, mais les deux autres, c’est des photocopies ! “Vous en aviez dans la famille ?” Oui, on fait un élevage ! ” C’est pas trop dur la nuit parce que moi, ma fille, elle a 2 ans et elle ne fait toujours pas ses nuits” Ah ? ben moi, elles ont 6 mois et elles dorment DANS LEUR LIT !

Mais à part ces quelques paroles après des nuits sans dormir (entre 21 et 24 biberons/ 24h et même nombre de couches), la majeure partie des gens étaient bienveillants (elles ont été bénies des milliers de fois par toutes les religions possibles et imaginables) et l’ensemble du quartier se mobilisait pour nous aider : les voisins et restaurateurs nous aidaient à décharger les bébés et à les monter au 3ème étage sans ascenseur dans une rue semi-piétonne sans stationnement, le temps que l’un d’entre nous aille garer la voiture, par exemple. Ou les petites voisines et la famille qui venaient poupouner le soir entre 18h et 20h, avant le retour du papa et après le départ de l’aide familiale de la CAF.

Nous avons eu recours à une aide familiale à la sortie de l’hôpital car je n’étais pas en grande forme après 1 mois et demi d’hôpital. L’aide familiale venait de 8h à 15h tous les jours gratuitement pendant les 3 premiers mois après la sortie. À 8h, quand elle passait la porte, j’allais me coucher quelques heures et lui confiais les filles. Elle a été un soutien vital pour l’équilibre familial. J’ai beaucoup appris de sa façon de faire et du maître mot “ORGANISATION”. Sans énervement, jamais, elle arrivait à tout faire en un temps record. J’en ai pris de la graine!

Les filles vont très bien, elles vont bientôt dépasser mon mètre soixante-douze et à ce jour, c’est ma plus belle aventure !
Mon conseil aux futures mamans : soyez prêtes, informées et bien entourées, il y a forcément une association dans votre région qui pourra vous aider au début. Et après, faites ce que vous pouvez et COMME VOUS LE SOUHAITEZ sans jamais laisser qui que ce soit vous dire “tu devrais faire… ou il ne faut pas (les habiller pareil, bla bla…”. Sinon, répondez avec un grand sourire : “il faudrait que je sorte un peu ce weekend, je vous les dépose vendredi soir?!”
Bonne chance pour cette grande aventure de la vie!

Découvrez l’association Jumeaux et plus qui vous aidera dans vos démarches à tous les niveaux. Un petit coup de coeur avec Claire, une jeune maman de triplés et son blog “La vie des triplés” qui vous donnera plein de conseils.

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3 Commentaires

  1. Spidermaman
    02/03/2014 à 19:13 Répondre

    Merci pour ce clin d’œil et pour ce témoignage 😉

  2. Lia
    08/05/2015 à 17:01 Répondre

    Après avoir lu cette histoire, je reste bouche bée. Je suis admirative de votre parcours. Je fais aussi face à une grossesse multiple, j’attends des jumeaux :). Financièrement, j’imagine qu’avec trois bébés, ça n’a pas dû être évident. Avec mon mari, nous avons décidé de contracter un prêt naissance pour subvenir aux besoins de nos futurs petits anges. Comme toi, j’espère être une bonne maman, c’est ma première fois.

    • Audrey privatebebe
      09/05/2015 à 22:00 Répondre

      Je transmettrai à notre Maman-témoin. Il n’y a aucune raison pour que tu ne sois pas une super maman et le fait que tu penses d’ores et déjà à assurer leur avenir financier est un premier joli signe ! Belle aventure à toi !

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