Faut-il manger son placenta ?

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Manger son placenta est une pratique qui existe et dont la question semble revenir à grands pas...

Derrière une question qui pourrait sembler choquante ou avoir des airs de blague, manger son placenta est une pratique qui existe et dont la question semble revenir à grands pas, mais tout en chuchotements, dans les couloirs et les salles d’attente des consultations de suivi de grossesse.

On lit ça et là que la placentophagie (manger son placenta) est une mode, mais quelque chose qui se pratique depuis 40 ans (le fait de manger son placenta a (re)vu le jour aux Etats-Unis dans les années 70) ne me paraît pas relever de la mode. Je me souviens que la première fois que j’en ai entendu parler, c’était il y a une quinzaine d’années.

Une collègue m’avait confié avoir mangé son placenta après la naissance de chacun de ses enfants, ils avaient une dizaine d’années, cela fait donc 25 ans. Je me souviens y avoir repensé lors de mon propre accouchement, comme une petite blague à part moi, parce que mon placenta était bilobé et donc, plutôt plus gros que la moyenne si bien que j’ai pensé que l’on pourrait rassasier une belle tablée.

 Pourquoi la question « Faut-il manger son placenta ? » est légitime ?

Nous sommes les seuls mammifères sur terre à ne pas manger le placenta après l’accouchement. Et les animaux ne sont pas idiots, s’il s’agissait juste de faire le ménage, ils repousseraient le placenta dans un coin, l’enterreraient ou s’en éloigneraient. Non, si tous les mammifères mangent leur placenta c’est que celui-ci contient énormément de fer, de protéines, d’hormones et de nutriments, une quantité parfaite pour se remettre de leur mise bas et qu’ils le savent d’instinct.

La question n’est donc pas aussi saugrenue qu’elle pourrait paraître.

Les partisans de la placentophagie avancent d’autres arguments : manger son placenta cru, même une toute petite quantité, permettrait de faire cesser une hémorragie post-partum.

Manger son placenta réduirait le baby-blues, permettrait un retour plus rapide de l’utérus à sa taille normale, une meilleure lactation et un lien d’attachement bébé-maman plus rapide et plus fort.

Pour conserver tous les bienfaits nutritionnels du placenta (et donc, ses effets), il est recommandé de préférer une consommation crue.

Il est cependant possible de le cuisiner (poêlé, vapeur) et, aux Etats-Unis, la pratique la plus courante consiste à faire appel à un professionnel (généralement une doula) qui vient chercher le placenta en salle d’accouchement et vous l’apporte ensuite sous trois jours, à domicile, sous forme de petites gélules.

On peut alors se demander si les mérites vantés ne sont pas un peu perdus du fait de ce délai et de la cuisson (cuit vapeur puis déshydraté pour pouvoir le mettre en gélules), notamment en ce qui concerne le baby-blues qui intervient en général le troisième jour après l’accouchement.

À ce jour, aucune étude scientifique n’est en mesure de démontrer la véracité de ces affirmations, seuls les témoignages de mamans ayant mangé leur placenta viennent les étayer. Difficile donc de trancher, c’est pourquoi la question « Faut-il manger son placenta ? » reste ouverte et qu’on laissera à chacun le soin de se faire sa propre idée.

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3 Commentaires

  1. littlecelt
    26/08/2014 à 11:39 Répondre

    “À ce jour, aucune étude scientifique n’est en mesure de démontrer la véracité de ces affirmations”
    Tout est dit !

  2. Jess
    21/11/2014 à 20:47 Répondre

    ça me fait penser à une coutume africaine où le père doit manger le bout de peau enlevé du zizi de son enfant qui vient d’être circoncis brrr

  3. Couper ou ne pas couper le cordon ombilical ?
    20/03/2015 à 10:20 Répondre

    […] pour l’ingestion du placenta par la mère, il n’existe, à ce jour, aucune étude scientifique permettant d’étayer les […]

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